Le projet Axe Sud Méditerranée Rhône Saône (MeRS) continue de franchir de nouvelles étapes dans sa mission de digitalisation des flux logistiques. Après avoir amorcé la transformation numérique avec le lot 1 dédié aux flux de conteneurs, l’initiative s’étend désormais aux vracs solides, renforçant ainsi la fluidité et la transparence des échanges tout au long de l’axe. Cette dynamique s’accompagne de nouveaux outils collaboratifs, comme la cartographie en ligne des services portuaires, et de l’intégration progressive des ports intérieurs dans la communauté CI5.
Où en sommes-nous ?
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Lot 1 – conteneurs import/export : déployé à l’été 2024, il est désormais pleinement opérationnel. De plus en plus de ports intérieurs rejoignent CI5, et déjà deux tiers des utilisateurs exploitent les fonctionnalités de suivi des marchandises jusqu’aux ports intérieurs.
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Lot 2 – vracs solides : en phase de finalisation, il prévoit l’arrivée en avril d’une cartographie dynamique recensant l’ensemble des offres de services et d’infrastructures portuaires et fluviales. Parallèlement, CI5 sera enrichi de nouvelles fonctionnalités dédiées aux flux de vrac solide, incluant le suivi en temps réel, la génération automatisée de demandes de mouvement selon le statut douanier, et la gestion des états de différences.
Zoom sur le port de Villefranche Sur Saône
Le port de Villefranche-sur-Saône s’apprête à entrer dans une nouvelle ère. Avec un investissement de 7 millions d’euros, dont 80 % pris en charge par l’État et 20 % par la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) du Beaujolais, ce site stratégique va bénéficier d’une modernisation d’envergure entre 2025 et 2027.

Un port en quête d’efficience
Deuxième port fluvial de l’axe Rhône-Saône-Méditerranée en tonnage manutentionné, derrière le port Édouard-Herriot de Lyon, le port du Beaujolais ambitionne d’augmenter ses capacités de 40 %.
Pour ce faire, plusieurs chantiers sont prévus : réfection des quais, mise aux normes des réseaux d’eaux usées et pluviales, et modernisation des infrastructures ferroviaires. Une dalle 100 % étanche sera également installée afin de répondre aux normes environnementales et permettre le stockage de nouveaux produits. Le site est déjà accrédité ICPE.
Bernard Sarve, directeur du port du Beaujolais, insiste sur l’importance de ces travaux : « Avec ces améliorations, nous pourrons offrir aux entreprises une infrastructure plus performante et compétitive. L’augmentation des capacités et la modernisation de nos équipements sont des étapes essentielles pour rester attractifs sur le marché du transport fluvial. »
Un projet inscrit dans une dynamique régionale
Ce vaste programme s’inscrit dans le cadre du contrat de plan interrégional État-Région 2023-2027, qui vise à renforcer le transport fluvial sur l’axe Méditerranée-Rhône-Saône. « Ces travaux permettront de rendre le port plus attractif pour les industriels et d’attirer de nouveaux investissements », a souligné Fabienne Buccio, Préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, lors de la signature du protocole d’accord financier le 30 juillet dernier.
Avec 1,85 million de tonnes manutentionnées chaque année, dont 900 000 tonnes par la voie d’eau, il représente un atout majeur pour les filières agroalimentaires, bois, BTP et métallurgie. L’amélioration de ses infrastructures vise à renforcer son attractivité et à optimiser la logistique multimodale.
Membre permanent de l’association Medlink Ports, le port de Villefranche-sur-Saône joue également un rôle clé au service des professionnels. Parmi les missions, il s’agit d’offrir un accompagnement personnalisé, des solutions adaptées aux acteurs logistique, quelle que soit leur filière.

Des ambitions fortes pour l’avenir
L’objectif affiché par la CCI du Beaujolais est clair : faire du port de Villefranche-sur-Saône le premier port vraquier de l’axe Méditerranée-Rhône-Saône en termes d’efficience et de volume traité.
Pour cela, les nouvelles infrastructures devront répondre aux attentes des industriels en matière de rapidité et de fiabilité. Des entreprises comme Berthozat (importation de ciment) ou Meta Yachts (construction navale) ont déjà pris position sur le site, témoignant du potentiel de développement de la plateforme portuaire.
Les travaux, qui s’échelonneront sur deux ans, devraient permettre au port de Villefranche-sur-Saône de jouer un rôle central dans le report modal et la décarbonation du transport de marchandises en France. Un pari ambitieux mais essentiel pour l’avenir du transport fluvial sur cet axe stratégique.

Chiffres clés
- Capacité de manutention annuelle : 1,85 million de tonnes
- Tonnage transporté par voie d’eau : 900 000 tonnes
- Objectif d’augmentation des capacités : +40 %
- Superficie totale du site : 3,2 hectares
- Linéaire exploitable : 320 mètres
- Résistance du quai : 20 T/m²
- Accès, Embranchement :
- Route : autoroute A6, A46, A89
- Ferroviaire : 500 m ITE
- Fluvial : Temps de trajet
- vers Fos-sur-Mer : 30 heures
- vers Sète : 34 heures
- vers Arles : 24 heures
- vers Pagny : 8 heures